
Sur le trapèze de cuivre d’un abat jour grillagé,
Le premier, l’oiseau-mouche iridescent s’est posé.
Il porte un noble manteau, orangé de soleil.
Dans son bec, des goûters de fruits, des grelots vermeils.
Délicat Zunzuncito sifflote et chantonne.
En équilibre, sur le rebord de la fenêtre
Le second, tarin des aulnes s’est invité.
De loin en loin, par delà les plaines, les chemins, les forêts,
Comme un présage, un souffle d’hiver l’a porté.
Raconte le vent, attentif messager.
Sur le perchoir métallique de la volière dorée,
Chardonneret jaune et mésange huppée,
Le troisième et le quatrième se sont trouvés.
Des serments d’amour, des secrets de rien,
Des promesses de clarté, des ciels céruléens.
Dans un pimpant azur, le cinquième est venu.
Bouvreuil pivoine, ébouriffé et gai
Sur l’arc rutilant, il s’est suspendu.
Il garde dans sa besace d’éclatantes aventures,
Des trompettes de gosses et des matins givrés.
Rossignol philomèle, bergeronnette, merle cendré
Le sixième jusqu’au huitième, d’un même élan, sont conviés.
Ils chantent la pluie, la ronde des saisons,
Le grain de l’été quand il se fait torpeur,
Les talus de mousse et l’hiver défait.
A la nuit tombée, ils chantent encore.
Jubilatoire, l’hirondelle, la neuvième, a déposé
L’odeur de la terre et la poussière des blés.
Des semences, des ramilles, des griffures d’écorces,
Des noyaux de cerise, des pétales d’orchidée.
Une offrande au soleil irréductible et beau.
Puis, le dixième, le roitelet est arrivé,
Un bouquet de nuages accroché à sa veste.
Il vient d’un pays que l’on nomme liberté
Et libre il est, petit roitelet.
C’est une maison de paradis, sans toit, ni armure
Une cabane trouée où s’enroule le vent.
Une hutte perchée où s’enchantent les enfants
Un refuge pour nos cœurs impatients et purs
Mon garçon s’y endort et mon amour aussi.
Christelle Marot
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